Hammerman et Bishinsky

Devant le magasin général Bishinsky vers 1940 - Collection du Canadian Jewish Heritage Network
Devant le magasin général Bishinsky vers 1940 - Collection du Canadian Jewish Heritage Network

Inséparables dans la mémoire des anciens citoyens du village de Prévost, deux commerçants anglophones s’y faisaient jadis compétition en desservant les habitants et les touristes : Bishinsky et Hammerman.

Henry Bishinsky est propriétaire d’un de ces commerces, situé sur la gauche de la rue Morin, presqu’à la sortie du pont Shaw. Il s’agit d'un mélange entre un magasin général, offrant une grande quantité de fruits appréciés par la clientèle, un restaurant et une salle de danse, très fréquentée. Juste à côté se trouve une maison verte à deux étages, dont le premier sert de maison à la famille Bishinsky alors qu’au second, des chambres sont louées aux touristes. La rue Gilbert (prononcée à l’anglaise guilbeurte) sépare le commerce de l’hôtel Riverside, plus près de Shawbridge, et mène à quelques chalets sur pilotis situés sur le bord de la rivière. Emportés lors d’une crue inhabituellement, ces derniers ont été retrouvés dans un piteux état dans un méandre sur la rivière du Nord.

De l'autre côté de la rue, à côté du Bridge House, se trouve l’établissement de M. Hammerman, son compétiteur. Les clients peuvent y trouver à peu près les mêmes produits et services que chez Bishinsky. Or, seul Hammerman projète des films, que ses relations juives permettaient parfois de voir avant qu’ils n’atteignent les salles de Montréal. C’est notamment le cas du « Wizard of Oz » en 1939.

Chacun des deux établissements a aussi sa propre salle de danse. On raconte que certains jeunes clients louvoyaient de l'une à l'autre pour y dénicher la plus belle des dames qui pourrait lui accorder une danse.

Les deux commerçants divergent aussi par leur attitude puisque M. Hammerman gardait ses distances avec la religion et manifestait une plus grande tolérance morale, alors que M, Bishinsky, plutôt religieux, fréquentait régulièrement la synagogue, située sur la rue Chalifoux.

Les étés sont prospères et d’après certains membres de la famille Morin, l’affluence peut atteindre jusqu’à quatre à cinq mille personnes par jour. En haute saison, la police vient assurer la sécurité des gens alors qu’ils traversent d’un côté de la rue à l’autre, de chez Hammerman à chez Bishinsky, afin de savoir qui offre la meilleure crème glacée. La fin des étés juifs survient dans les années 1950, alors que la pollution de la rivière du Nord empêche les touristes de s’y baigner. Le magasin Bishinsky cesse ses opérations durant cette période, alors que la synagogue est vendue vers la fin des ces années.

Ce texte est inspiré de témoignages reçus et d’un texte écrit par Brian Rothberg, petit-fils de monsieur Bishinsky, dans le Laurentian Heritage Web Magazine, intitulé Shawbridge Reminiscences (5 avril 2016).

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