Les premières maisons du village, alors situées sur le territoire de Saint-Sauveur ou Saint-Jérôme, ont dû s’approvisionner d’abord en eau à partir de sources ou de puits isolés; mais certains lots, dont ceux de Louis-Médéric Morin, étaient déjà nantis de petits réseaux entretenus par les propriétaires. Celui-là en poursuivra l’installation en un aqueduc desservant les maisons bâties sur les portions de lots qu’il vendait. Son fils Hormisdas en poursuivra l’entretien pour les cultivateurs et les villégiateurs. Dans les années 30, avec la création du village, les services de l’aqueduc Morin étaient complétés par ceux de Zénon Cyr, lequel recueillait des eaux de surface; mais dès 1938, leur approvisionnement parallèle est compromis pendant l’été, qui voit la population être multipliée par la présence des vacanciers. En 1945, la pénurie estivale s’intensifiant, la jeune Municipalité envisage de raccorder le réseau à celui de Shawbridge, mais le coût lui paraît trop élevé. Un tel raccordement sera pourtant effectué en 1947, non sans réactions à l’égard des sommes exigées, qui conduira à la nécessité de l’aménagement d’un vrai réseau local. Son approvisionnement parviendra d’un réservoir situé près du lac Paradis, sur le terrain du Boy’s Farm. Mais en 1952, il faudra à nouveau faire appel à l’aqueduc Morin. Le réseau sera ensuite raccordé à celui de Shawbridge, pendant qu’Hormisdas Morin continue à offrir des services à quelques maisons et que Zénon Cyr reçoit 5 000 $ en guise de compensation pour l’intégration de son réseau à celui de Prévost. Après un court épisode où l’aqueduc Morin est à nouveau sollicité, en 1956, un raccordement sera rétabli en 1957 au réseau d’aqueduc de Shawbridge, que la fusion de 1972 rendra définitif.
SOURCES : Procès-verbaux du conseil municipal de Prévost
