L'autoroute des Laurentides

Poste de péage sur la route 11 en 1966 - Collection Guy Thibault
Poste de péage sur la route 11 en 1966 - Collection Guy Thibault

Description

Première autoroute au Québec, l’autoroute des Laurentides est d’abord mise en service jusqu’à Saint-Jérôme en 1958. Cette nouvelle voie de circulation permet de contrer les problèmes de congestion sur la route 11 (aujourd’hui la route 117). Annoncé en 1962, son prolongement jusqu’à Sainte-Adèle transforme radicalement le Vieux-Prévost. Le tracé de l’autoroute dans le village oblige la démolition ou l’incendie contrôlé d’une cinquantaine de maisons. Une soixantaine de terrains, sur plus de 200, sont expropriés afin de permettre le passage des voies. Parmi les propriétaires, plusieurs sont d’origine juive, ce qui témoigne de l’impressionnant passé de villégiature du village : Bercovitch, Charatsky, Guralnik, Hacomsky, Karasky, Shabinsky, Wolansky, Zaccharine, etc. Les travaux causent aussi plusieurs dommages aux rues environnantes et à l’aqueduc. Des sous-sols de maisons sont inondées à cause d’un problème de déversement d’eau en provenance de l’autoroute.

En décembre 1963, le tronçon de Saint-Jérôme jusqu’à Saint-Sauveur est ouvert afin de permettre aux skieurs de se rendre aux pentes de ski. Le mois suivant, un poste de péage à Prévost entre en fonction et le reste jusqu’en 1984.

De nombreux citoyens critiquent les mesures d’expropriation prises par l’Office des autoroutes. Après la construction, les habitants du secteur du Vieux-Prévost demandent à ce qu’une passerelle piétonnière soit construite au-dessus de l’autoroute afin de relier les deux parties du village. Après un an d’attente sans aucune nouvelle, plusieurs citoyens manifestent leur mécontentement en août 1964 aux abords de l’autoroute. Durant cette manifestation, alors que la tension montait entre les agents et les citoyens, un policier nerveux aurait tiré deux coups de feu. Selon les témoins, les tirs étaient en direction d’un manifestant alors que l’agent affirme avoir tiré dans les airs. Trente minutes après le début de l’escarmouche, tout revenait à l’ordre et l’autoroute était libérée.

Déjà affaiblie par l’exode des nombreux vacanciers insatisfaits de l’insalubrité des eaux de la rivière du Nord, la situation est aggravée par la perte des trois pentes de ski. Le tracé de l’autoroute coupe la base de ces aménagements, devenus inaccessibles, et empêche tout développement subséquent de leurs équipements. Pailleurs, ces pistes connaissaient déjà un lent déclin, ne pouvant rivaliser avec les pentes ailleurs dans les Laurentides (Saint-Sauveur, Mont-Tremblant, etc.). Le détournement du trafic de la route 11 vers l’autoroute entraîne aussi la fermeture de commerces dans les villages.

L’autoroute, qui atteint ensuite Sainte-Adèle en 1965 et Sainte-Agathe en 1974, entraîne plusieurs travaux d’aqueduc dans le village du Vieux-Prévost et le démantèlement définitif des rails du Canadien National en 1962. Du chemin de fer, les derniers vestiges sont les piliers servant à franchir la rivière du Nord et les contreforts en béton le long de l’actuelle route 117, près de Sainte-Anne des Lacs.

L'avènement de l'autoroute des Laurentides

Au plus fort de la popularité du Foster's Folly, le nombre d'automobiles est d'à peine 6 voitures par cent habitants, ce qui explique l'importance du train pour accéder aux pistes. De 1949 à 1959, cette proportion passe à 13 % et ce n'est qu'un début. C'est cette formidable poussée de l'automobile partout en Amérique qui force l'État à garnir le paysage québécois d'axes routiers couvrant de plus en plus les régions éloignées des grands centres. Le nombre d'automobiles est d'ailleurs déjà passé à 24 % lorsque l'autoroute des Laurentides est mise en service à la hauteur des pentes du Vieux-Prévost.

Un poste de péage est installé à la hauteur du Vieux-Prévost (1964), presque au bas des pistes du Sommet Parent, un peu au nord de la Porte du Nord actuelle. Le tracé de l'autoroute traverse les anciennes pentes de ski qui avaient fait le bonheur des premiers skieurs alpins des années 30 et 40. Évidemment, une telle route allait modifier la place qu'occupaient jadis le Vieux-Prévost et Shawbridge sur l'échiquier touristique, puisque l'accès aux autres centres de villégiature plus au nord s'en trouvait facilité, surtout après 1964.

Soumettre une photo

Soumettre une photo

    Identification de la personne qui identifie la photo :

    Identification de la photo soumise :

    Secteur concerné


    [recaptcha]

    Identifiez une photo

    Identifiez une photo

      Identification de la personne qui identifie la photo :

      Identification de la photo :

      Secteur concerné

      [recaptcha]