Le Vieux-Lesage

Vue sur le centre du village du Vieux-Lesage, depuis la rue Principale (vue vers le sud), près de l'église Saint-François-Xavier - Collection de Guy Thibault
Vue sur le centre du village du Vieux-Lesage, depuis la rue Principale (vue vers le sud), près de l'église Saint-François-Xavier - Collection de Guy Thibault

Le Village de Lesage

Le Village de Lesage est officiellement formé le 1er janvier 1948, mais une population francophone y habitait déjà depuis le siècle précédent. Le premier arrivant, au XVIIIe siècle, aurait été André Lesage, un médecin monté par la rivière du Nord sur des lots octroyés par le programme de colonisation du curé Antoine Labelle. Ses deux fils Euclide et Honoré, qui se sont ensuite partagé les lots ont été longtemps parmi les principaux notables du village. Leurs familles ont fait don, entre autres, de terrains qui ont permis le passage des voies ferrées du Canadien Pacifique et du Canadien National.

D’abord réuni au garage Contant, puis à l’école de la rue Principale, le premier conseil municipal était formé par Henri Renaud, premier maire, et les conseillers Adélard Hotte, Léopold Lesage, Télesphore Macchabée, Alexis Raymond, Jean-Baptiste Saint-Pierre et Roméo Monette. Son secrétaire-trésorier était alors Oscar Beauséjour, qui a assumé cette fonction jusqu’en 1960. Les premières rues municipalisées à partir de 1950 portent alors des noms qui n’ont pas été conservés mais reflètent, entre autres, l’importance des Lesage : rue Saint-Honoré, rue Saint-Jules, rue Saint-Jude... C’est d’ailleurs cette reconnaissance officielle des rues et des chemins, ainsi que leur entretien, qui accaparaient souvent les divers conseils successifs. On les a ainsi vu municipaliser très tôt des chemins du lac Renaud (1950), du Lac-Écho (1958), et les premières rues du lac René (1960) et du Domaine Laurentien (1963). Patrice Lesage, fils de Léopold, souligne d’ailleurs que le développement des premiers « domaines » correspond assez bien à la succession des maires Renaud (lac Renaud) et Longpré (Domaine Laurentien, en partie constitué sur des lots annexés du Village Lafontaine), qui ont loti et tracé des rues au gré de leur allégeance politique Bleue (Union nationale) ou Rouge (Parti libéral). Pendant cette durée, divers secrétaires-trésoriers se sont succédé, dont Jacques Hotte, en 1960; puis Gaétan Charrette, à partir de 1962.

Développement des services

Après le téléphone déjà arrivé au début du siècle, la Municipalité de Lesage a été heureuse d’accepter en 1923 que la Laurentian Hydro Electric, ensuite devenue Gatineau Power, entreprenne de fournir l'électricité dans la région. Leurs vendeurs sont alors passés de maison en maison pour proposer de les brancher au réseau en construction. Pour vaincre la méfiance envers une technologie encore très récente, ils offraient un fer à repasser, un grille-pain ou l’installation gratuite d’une lampe au-dessus de l’évier de la cuisine. D’après Patrice Lesage, comme les visites se faisaient auprès des épouses pendant la journée, l’offre de service était généralement acceptée.

Autour de l’église construite en 1927, se retrouvaient alors un magasin général géré par les Desrochers; un bureau de poste tenu par Mme Lyrette; de biais en face de l’église, le restaurant d’Euclide Lesage; mais aussi plus au nord le garage d’Émile Contant, reconstruit ensuite où se trouve aujourd’hui le IGA express; et plus loin au nord en haut d’un ravin, un comptoir d’été appelé Miki, logé dans une grosse boule orange et tenu par une dame Solange; et aussi l’atelier de réparation de radios et de téléviseurs des frères Marchand, dont l’auto munie de haut-parleurs servait aux annonces publiques dans les rues...

L’autre préoccupation majeure des travaux du conseil a été d’assurer aux citoyens de plus en plus nombreux un approvisionnement en eau d’abord fourni par les propriétaires des terrains dont ils vendaient ou louaient les maisons. Trois réseaux privés ont ainsi précédé l’aqueduc municipal : ceux d’Euclide Lesage, d’Aldéric Sigouin et de Raymond Rainville, tous achetés au moment où le réseau est entièrement municipalisé. On creuse alors des puits qui s’avèrent parfois rapidement taris; on fait appel au radio-telluriste (sourcier) Paul Perron, de Bois-des-Filion, en 1959; on investit 38.000 $ pour l’aqueduc du Domaine Laurentien... et le réseau a fini par s’étendre jusqu’au lac Écho, en 1966. À partir de 1964, les noms des rues ont été identifiés aux croisements et chaque maison a dû afficher son numéro de porte. En 1972, sur l’emplacement de l’ancienne gare du Canadien Pacifique, démolie cette année-là, les frères Florian et Ernest Bélanger ont ouvert à 75 vendeurs un marché aux puces, récemment diminué en surface, qui a rapidement obtenu une réputation régionale.

Mais auparavant, c’est d’une éventuelle fusion avec les deux autres Villages qu’il est question dans les maisons et aux réunions du conseil. Or, contrairement au village voisin de Shawbridge, perçu comme anglophone, le territoire du village de Lesage était essentiellement habité par des francophones, à l’exception des grands terrains de la ferme Clark, située là où se trouve aujourd’hui la Place Lesage, et ceux de la famille Harding, en face, côté ouest de l’actuelle 117, à qui leur aisance financière permettait d’intervenir dans l’organisation des loisirs de Lesage, et qui a commencé à réaliser le terrain de golf. Au moment des discussions sur la fusion, la rivalité s’incarnait avec vigueur dans les positions opposées des maires Henri Renaud, de Lesage, d’allégeance Bleue, et d’Albert Duval, de Shawbridge, Rouge.

Vers la fusion

En 1970, les comtés fédéraux séparaient alors Lesage dans le comté de Saint-Jérôme, de Shawbridge et Prévost avec Saint-Sauveur, et chacun des Villages avait son école primaire et sa commission scolaire, écartelée entre la Commission scolaire des Laurentides, à Mont-Rolland (Prévost et Shawbridge), celle de Saint-Jérôme (Lesage) et Le Laurentian School Board à Morin Heights. Toutes trois faisaient appel au gouvernement pour des travaux d’immobilisation, des acquisitions de matériel pour les écoles et les services d’incendie. Le gouvernement libéral offrit alors d’octroyer les subventions nécessaires si les trois Municipalités fusionnaient avec celle de Sainte-Anne-des-lacs. À ce moment, les maires étaient Marc Gagnon (Prévost), Saint-Aubin (Shawbridge), Roger Pagé (Lesage) et Claude Boyer (Sainte-Anne-des-lacs). En cours de négociations, le maire Boyer s'est désisté, à cause des coûts impliqués, mais la fusion finit par avoir lieu sur simples votes en conseil municipal.

Après un interim assuré par Roger Landry, c’est Roger Pagé qui a été élu maire et mené les négociations. Le nom de Shawbridge a d’abord été conservé pendant un an, mais après des débats houleux et un référendum, c’est le nom de Prévost qui a gagné par quelques votes. Cette fois consommée, la fusion a attiré une subvention gouvernementale de 0,90 $ par habitant. Les commissions scolaires ont été intégrées à la Commission scolaire de Saint-Jérôme, sous la présidence de Claude Hotte, puis dans l’actuelle Commission de la Rivière-du-Nord. L’hôtel de Ville et son service d’incendie central sont localisés dans le quartier Lesage, où de nombreux développements immobiliers ont attiré par la suite de nombreux autres services, jusqu’à la construction récente d’un centre commercial relocalisant la Caisse populaire et l’ancienne épicerie Bonichoix (anciennement à Shawbridge), le club vidéo (déménagé du Faubourg de la Station) désormais fermé, la pharmacie, la Société des alcools du Québec...

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