Construite par Émile Beaulne, avec l’aide habituelle de la parenté, cette maison s’apparente au style vernaculaire nord américain. Comme les autres maisons du même bâti, courant au tournant du siècle dernier, elle se caractérise par une forme simple, un toit à deux versants et une galerie couverte par un auvent détaché de la toiture. Armand, fils d’Émile Beaulne (conseiller municipal de 1933 à 1946), et neveu de Frédéric, descendait d’une famille bien ancrée en terre laurentidienne, puisqu’en 1888, Louis-Médéric Morin acheta ses lots de son grand-père Alexandre et de son grand-oncle René. Frédéric, frère d’Émile, quant à lui, fut conseiller de 1932 à 1943 et effectua de nombreux travaux dans le village, dont l’entretien des chemins d’hiver.
Fidèle à leur implication dans les affaires municipales, Armand, palefrenier de son métier, fut lui aussi conseiller, de 1954 à 1963, et fournit, moyennant rétributions, ses chevaux à divers entrepreneurs. Il loua les écuries du Mont-Gabriel, Mont-Habitant et Mont-Sainte-Anne comme centre d’équitation afin de faire vivre sa famille.
Vers la fin des années 50, un accident arrivé en waguine lui fractura la jambe, qui dut être amputée à cause d’une gangrène. Armand, qui avait donné un lot à son frère Roland, vendit alors le reste de sa terre divisée en lots, dont celui du Mont-Sainte-Anne, pour 13 000 $ à un dénommé Thomas Val ; une transaction crève-coeur, puisque quelques années plus tard, son expropriation justifiée par l’arrivée de l’autoroute valut une somme considérable au nouveau propriétaire.
Les deux frères ont toujours eu leurs maisons face à face séparées par la route 11, devenue route 117 ultérieurement; la maison d’Armand était située au 570, rue Beaulne; et celle de Roland, au 3086, route 117.
