Construite vers 1917 sur un lot acheté d’Hormisdas Morin, le bâti principal de cette maison est typique du style boomtown, dont on trouvera un autre exemple au 1299, rue Louis-Morin. Cubique, ce genre de maison pouvait être monté plus rapidement parce que chacun des murs utilisait des matériaux de même dimension. Son nom évoque les villes de l’ouest étasunien, où s’édifiaient en un temps record les bâtiments de service.
Particulièrement bien entretenue, celle-ci est par contre augmentée d’un appentis latéral ayant remplacé une cuisine d’été, et son toit initialement plat est surmonté d’une mansarde récente. Premier propriétaire et contremaître de métier, Harry Lang l’a habité pendant 25 ans; s’ensuivit une succession de propriétaires anglophones rappelant l’importance de leur apport économique et culturel, à l'époque où le village offrait une villégiature saisonnière très prisée.
Le circuit rappelle d’ailleurs, à l’entrée de la rue Morin, l’importance des commerces tenus par les Hammerman et Bichinsky, mais on peut ajouter les nombreux chalets construits par les Morin ou les Millette pour les villégiateurs. La plupart de religion juive, ils disposaient d’une synagogue, située au 1310 de cette rue. Et c’est sans compter la fréquentation d’Amérindiens, dans certains cas déjà intégrés aux familles francophones dans un métissage auquel faisait écho l’harmonie dans laquelle se voisinaient aussi Irlandais, Écossais et Québécois de souche.
Ce sont d’ailleurs des francophones qui depuis 1976, habitent cette maison-ci : Jacques Gosselin et Danielle Métras, puis plus récemment Nicole Deschamps et Gilles Broué, ces derniers tous deux très impliqués dans leur communauté.
