Sur cet emplacement, où se trouve depuis une vingtaine d’années une station de pompage, se trouvait pendant la première moitié du siècle dernier le marché public du village.
Dans le règlement nº6 adopté en 1934, s’appliquant à un marché public, il était notamment interdit à toute personne résidant ailleurs qu’à Prévost d’y vendre ou exposer en vente quelque produit que ce soit. On y précisait aussi le tarif quotidien, selon l’importance de la voiture offrant les denrées, soit pour chaque jour, de 10 à 30 cents pour une voiture simple, et de 20 à 60 cents pour une voiture double. Cette tarification démontre que le bâtiment servait alors surtout de point de rendez-vous et qu’il s’agissait vraiment d’une place de marché. Un clerc devait percevoir les sommes et vérifier si la qualité, le poids ou le volume étaient conformes à ceux annoncés. Toute infraction valait alors une amende de 20 $ au contrevenant.
Ouvert d’abord tous les jours, sauf le dimanche, puis seulement les lundis et jeudis, le marché offrait divers produits, provisions, grains, denrées ou autres articles de commerce, incluant les viandes de boeuf, mouton, agneau, veau, porc, boeuf salé ou venaison; la paille ou le foin, le bois de corde ou de construction. Étaient aussi mentionnés : grains, farine, lard, cuir, peaux crues, potasse, produits de la ferme et fruits. Il était interdit de vendre toutes espèces de viande ou de poisson frais ou salé ailleurs qu’au marché ou dans un magasin.
En 1961, affecté par la dévitalisation du village à cause de l’autoroute, le bâtiment du marché fut loué à Reynold Thérien, un entrepreneur privé qui y perçut les droits de vente, avant que le marché soit abandonné, le terrain demeurant ensuite vacant une bonne trentaine d’années.