Ski | Les remonte-pentes du Vieux-Prévost

10. Remonte-pente et son câble, après 1933, sur la terre de Ménasippe Richer - Collection de Guy Thibault - © Ludger Charpentier
10. Remonte-pente et son câble, après 1933, sur la terre de Ménasippe Richer - Collection de Guy Thibault - © Ludger Charpentier

Après le Foster's Folly

Quand Alex Foster installe en 1933 une voiture-taxi comme remonte-pente temporaire sur la limite de la terre de Ménassipe Richer, tout juste voisin de la terre de Gordon Shaw, les installations sont minimales. On est loin des chalets et des chaises confortables que l’on connaît aujourd’hui. Il suffit d’observer les photos pour noter la crispation des utilisateurs agrippant un câble toujours mouillé et vrillant de telle sorte qu’il use immanquablement les mitaines ou, pire encore, enroule les foulards au risque d’étrangler le skieur. De plus, même si l’idée de Foster d’utiliser une machine normalement remisée en saison hivernale était géniale à prime abord, on raconte que son remonte-pente a connu plusieurs ratés et contretemps qui indisposaient les utilisateurs du câble. Ceci le força d’ailleurs à laisser l’entretien de sa patente au garagiste Ira Strong dès 1935. Certains préféraient même ne pas utiliser le remonte-pente et montaient plutôt hardiment vers le sommet, à force de bras. On peut remarquer sur certaines photos la présence de carrioles venues apporter des cohortes de skieurs en provenance d’une des auberges remplies de touristes ou encore d’une des gares de Shawbridge. Il s’agissait de gens plus fortunés, car les 25 sous pour la remontée mécanique en plus du billet du train tournant autour de 47 sous par personne pour un passage en partance de Montréal, faisaient en sorte que la plupart des skieurs préféraient se rendre aux pentes en marche-glissade, même si la distance était longue à partir des gares.

À ce moment là, c’est encore le train qui est le principal responsable de l’afflux des skieurs sur les collines de la région, et ce, jusqu’à 1939, lorsque les trains sont réquisitionnés pour le transport des troupes et du matériel. La patente à Foster a toutefois déjà perdu de son lustre alors, car son idée, de même celle de Moïse Paquette de Sainte-Agathe, ont fait des petits : des installations plus modernes et permanents et dans plusieurs autres villes plus au nord. Quant à Foster, il en vient à être démotivé au point de laisser la place au remonte-pente plus moderne des Richer, lequel est installé à quelques dizaines de mètres de l’endroit où était son Foster’s Folly. On peut constater, sur une des photos de la galerie, qu’à la base du remonte-pente, une cabane abrite maintenant une installation permanente. En comparant les photos, on peut facilement observer qu’à la lisière sur la gauche où trône un grand sapin, se trouvait le Foster’s Folly. Il n’y est plus, ayant cédé sa place au modernisme du monte-pente de Camille Richer.

Les circonstances ne sont plus les mêmes. La Côte à Richer, plus justement appelée Côte 50, bénéficia de la montée de l’automobilisme. L’automobile et par extension l’autobus, commencent à entrer dans la danse avec les années 40 au moment où le déneigement amorcé est devenu une réalité dans la région. Ce sera  pour les successeurs de Foster, soit Camille Richer et sa Côte 50, de même que Lucien Parent et son Sommet Parent, opérés dans les années 40 jusque vers 1960, que l’automobile joua un grand rôle. Les photos montrant les abords du Sommet Parent et de la Côte 50 envahis par d’innombrables automobiles et plusieurs autobus nolisés confirment qu’à l’avenir, c’est en automobile qu’on vient y skier. Son impact sur l’avenir du train est dévastateur et mène non seulement à la disparition du cheval de fer du paysage, mais aussi et de façon paradoxale sur l’existence même des pentes du Vieux-Prévost. La possession d’une automobile est devenue tellement contagieuse que le projet d’une autoroute moderne à six voies est lancé pour faciliter l’accès aux Laurentides, laquelle coupera ironiquement les pentes que l’automobile aura rendu populaires... un certain temps.

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