Cette maison ne correspond plus à celle construite par René Millette, avec l’aide de son père. Alors d’un seul étage, mais rénovée depuis, elle s’inspire désormais par son volume simple du style vernaculaire nord-américain. Selon un plan très populaire au siècle dernier, elle est caractérisée par les deux versants d’un toit de faible pente et une galerie couverte d’un auvent indépendant rattaché au long côté de son bâti rectangulaire. En plus de la porte principale qu’il protège, cet auvent est supporté par des piliers qui s’y raccordent avec de délicats aisseliers en spirale. On remarquera que les (petits) carreaux des fenêtres, placées selon la symétrie particulière de ce style, sont repris sur celles du mur pignon, où une deuxième porte est elle aussi protégée d’un court auvent. D’autres exemples de ce type de construction peuvent être observés sur les rues Louis-Morin (1293) et Beaulne (570).
Fils de Napoléon, dont la maison fait aussi partie du circuit patrimonial (1324 et 1326, rue Millette), René Millette, qui exerçait le métier de charpentier, apparaît en 1945 au registre des transactions immobilières du comté, année où il acheta un lot d’Hormisdas Morin. Au village, on le connaissait surtout pour ses talents de chasseur et de pêcheur, qui permettaient de fournir sa famille en nourriture. Divers témoignages confirment qu’en revenant d’un lac, Marois ou Ouimet, où il avait coutume d’aller, il dut un jour laisser ses prises à un ours qui le menaçait. Ayant retrouvé plus tard le voleur, et après l’avoir abattu, il en partagea la viande avec des voisins.
Sa fille Francine précise qu’il aiguisait aussi les égoïnes et autres outils. René Millette (1918-1989) et son épouse Stella Savage (1923-1986) eurent treize enfants.
Notons qu’il y a eu deux souches de Millette à Prévost, dont celle de Jérôme.
