Maison du-Verger (690, rue du Verger)

Maison du-Verger - Collection Ville de Prévost - ©Gaston
Maison du-Verger - Collection Ville de Prévost - ©Gaston

Description

Toute personne connaissant les villages des rives du fleuve Saint-Laurent reconnaîtra dans cette maison la signature de la maison traditionnelle québécoise. Son bâti triangulaire habituellement sans sous-sol, sa cheminée en mur pignon, son toit se prolongeant au-dessus d’une galerie et surtout ce rebord de toit courbé, appelé larmier cintré, sont d’ailleurs désormais repris en construction moderne.

Cette résidence se dresse à proximité d’un ancien verger, qui a donné son nom à la rue, situé sur l’un des premiers espaces aménagés sur la terre de Wilbrod Pagé (1911-2004), fils d’Hormisdas et de Dorina Filion. Orphelin de père dès ses 15 ans et aîné de la famille, il apprend les métiers de charpentier et de menuisier auprès d’Ovila Filion. En 1935, il épouse Rosianne Desjardins (1913-2005), qui vient alors s’établir sur la ferme pour y devenir une précieuse alliée. Le couple décide ensuite d’acheter la ferme de maman Pagé.

Cultivateur, Wilbrod s’adonne à l’élevage des animaux de ferme, y compris des moutons dont la laine était cardée, à la culture de petits fruits, de légumes et de pommes, ainsi qu’à l’exploitation d’une cabane à sucre. Il fournit le bois de chauffage de la salle municipale dans les années 1930, et à partir de 1963, son fils Roger poursuit l’approvisionnement en huile. Plusieurs bâtiments construits avec son fils Rémi sont conservés encore de nos jours, dont la résidence principale, les deux garages attenants à la résidence d’été, une grange, une écurie et un poulailler. En 1927, il œuvre comme artisan à la construction de l’église paroissiale, devint tour à tour conseiller municipal (de 1946 à 1960) et marguiller de la paroisse (en 1957).

Lors de l’annonce du prolongement de l’autoroute des Laurentides en 1961, deux autres tracés sont d’abord envisagés. Un premier aurait suivi le parcours actuel de la route 117 et un deuxième aurait suivi l’actuelle montée Sainte-Thérèse, autrefois appelée côte (à) Boucane. C’est dans cette perspective que des arpenteurs autorisés par l’Office des autoroutes viennent alors couper une vingtaine de pommiers en plein cœur du verger. Les propriétaires, qui n’étaient pas avertis, n’en reçoivent qu’une faible compensation. Surtout cultivé pour fournir de la nourriture aux animaux de la ferme, le verger est ensuite progressivement réduit, jusqu’aux quelques arbres encore présents sur le terrain.

De nouvelles rues sont tracées sur l’ancienne terre familiale, dont quelques noms sont choisis par la Ville (Laverdure, Pagé, du Verger) alors que d’autres sont suggérés par les Pagé (Joli-Bois, de la Sapinière, de la Sève et de l’Érablière, qui évoque les érables de leur cabane à sucre, désormais disparue).

Par des soirées d’hiver, Wilbrod Pagé s’adonne aussi à des promenades en traîneau (sleigh rides) dans le village de Prévost, au tintement des clochettes qui se faisaient entendre au trot des chevaux. Répondant à l’affluence touristique, il loue aussi des chalets, comme bien d’autres concitoyens. L’un de ces bâtiments est encore debout aujourd’hui, devenu une simple remise.

De l’union de Rosianne Desjardins et de Wilbrod Pagé sont nés six enfants. Trois d’entre eux, Lise, Rémi et Jeanne d’Arc résident encore à ce que tout le monde appelle le domaine Pagé, désormais propriété de Rémi. Son fils Roger est membre du conseil municipal de Lesage (1966 à 1970), année où il devient maire de Lesage avant d’être celui du Prévost fusionné (1973 à 1975).

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